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Continuant son exploration de l'obsession humaine et du legs paternel, James Gray signe avec Ad Astra une grande odyssée aux confins de la solitude dans une fresque aussi épique qu'intimiste. Immanquable. Synopsis: L'astronaute Roy McBride s'aventure jusqu'aux confins du système solaire à la recherche de son père disparu et pour résoudre un mystère qui menace la survie de notre planète. Lors de son voyage, il sera confronté à des révélations mettant en cause la nature même de l'existence humaine, et notre place dans l'univers. N'ayant jamais vraiment connu le succès d'un point de vue commercial, ni n'ayant vraiment été reconnu par la profession, ayant souvent été snobé lors des remises de prix, James Gray est le brillant élève incompris et ignoré d'Hollywood. C'est même un comble pour un cinéaste dont les personnages et les thématiques tournent autour de la reconnaissance de leur pairs. Avec son précédent film, le mémorable The Lost City of Z, il entreprenait un voyage thérapeutique dans une de ses œuvres plus personnelles où il suivait les traces d'un explorateur désireux de laver le déshonneur qui pèse sur son nom.

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« AD ASTRA » de James Gray est une sorte de relecture cosmique et métaphysique des thèmes de « APOCALYPSE NOW », à savoir la quête d'un homme envoyé dans l'espace pour assassiner un héros de la NASA qui semble avoir perdu la raison et menace l'univers tout entier. À la différence que l'exécuteur est ici le propre fils de la cible désignée. C'est un film assez fascinant par la maîtrise sans faille des décors, de l'atmosphère, de la beauté des plans dans l'espace et surtout, par la performance de Brad Pitt, tout à fait étonnante. Le visage marqué, le regard vacant, il incarne cet astronaute apparemment insensible et indifférent à tout et à tous, qui se confronte au grand traumatisme de sa vie: l'abandon de son père et de possibles retrouvailles à l'issue forcément dramatique. Pitt a toujours été un bon acteur, capable de faire oublier son physique de mannequin, mais son jeu devient de plus en plus intériorisé et mature et il habite son personnage à 100%, donnant son âme au film tout entier.

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Clifford McBride (Tommy Lee Jones, dont la présence sépulcrale s'imprime sur quantité de vidéos de bord) y avait disparu alors qu'il cherchait la preuve d'autres formes de vie intelligente. De récentes et inexplicables décharges d'énergie, qui mettent en péril l'humanité, pourraient bien provenir de la station spatiale qu'il dirigeait, et son fils, à qui les traits encore poupons de Brad Pitt prêtent un air de vieux gamin jamais grandi, a pour feuille de route d'entrer en contact avec lui, per aspera ad astra, via la Lune, Mars et Neptune, pour empêcher l'apocalypse. A lire aussi: James Gray: «Hollywood vous dit toujours que c'est impossible: il faut enfoncer la porte» «Ad Astra» (Photo Twentieth Century Fox France) Ainsi, ce qui menace de détruire la planète, ce n'est pas le grand saccage écologique commis par les humains, mais plutôt un homme seul, flottant dans l'espace, demi-dieu tenant la foudre au bout des doigts. Labourant film après film le sillon des relations père-fils, Gray a donc pris, comme d'autres avant lui, l'espace pour réduire à l'os son étude des ressorts de la filiation, et lancer sa remontée vers les origines.

Le tout tutoie même la virtuosité pure lors d'une course-poursuite lunaire où l'absence quasi-totale de son, l'impact des chocs et le montée progressive de la musique offre une mémorable séquence de tension. Un grand et flamboyant morceau de bravoure qui établit la maîtrise de Gray, qui signe une mise en scène élégante et intense, dérogeant un peu à son sens du classicisme habituel pour livrer son œuvre la plus ambitieuse et stylisée. Avec Ad Astra, James Gray parvient à accomplir l'exploit de signer coup sur coup deux grands films. Après son déjà formidable The Lost City of Z, il signe une œuvre à la tristesse et la fragilité insondables dont elle puisse une grandeur insoupçonnée. Surtout que dans cette thérapie de son cinéma, Gray arrive à renouveler ses thèmes narratifs et visuels sans jamais trahir son essence. Au contraire, il livre le récit le plus intime mais aussi le plus grandiose et ambitieux de sa carrière qui cristallise et s'affranchit le mieux de ses obsessions. Surtout qu'il ne trahit jamais sa démarche dans une forme radicale et par instants expérimentales qui ne ménage jamais son spectateur et l'invite dans ce voyage dans les songes humains et les abysses de la solitude.

July 2, 2024