Elle Était Pole Et Pourtant Rose Des

Elle était pâle, et pourtant rose, Petite avec de grands cheveux. Elle disait souvent: je n'ose, Et ne disait jamais: je veux. Le soir, elle prenait ma Bible Pour y faire épeler sa soeur, Et, comme une lampe paisible, Elle éclairait ce jeune coeur. Sur le saint livre que j'admire Leurs yeux purs venaient se fixer; Livre où l'une apprenait à lire, Où l'autre apprenait à penser! Sur l'enfant, qui n'eût pas lu seule, Elle penchait son front charmant, Et l'on aurait dit une aïeule, Tant elle parlait doucement! Elle lui disait: Sois bien sage! Sans jamais nommer le démon; Leurs mains erraient de page en page Sur Moïse et sur Salomon, Sur Cyrus qui vint de la Perse, Sur Moloch et Léviathan, Sur l'enfer que Jésus traverse, Sur l'éden où rampe Satan. Moi, j'écoutais… – Ô joie immense De voir la soeur près de la soeur! Elle Était Pâle, et Pourtant Rose... - Poème de Victor Hugo - Les Contemplations. Mes yeux s'enivraient en silence De cette ineffable douceur. Et, dans la chambre humble et déserte, Où nous sentions, cachés tous trois, Entrer par la fenêtre ouverte Les souffles des nuits et des bois, Tandis que, dans le texte auguste, Leurs coeurs, lisant avec ferveur, Puisaient le beau, le vrai, le juste, Il me semblait, à moi rêveur, Entendre chanter des louanges Autour de nous, comme au saint lieu, Et voir sous les doigts de ces anges Tressaillir le livre de Dieu!

  1. Elle était pole et pourtant rose en

Elle Était Pole Et Pourtant Rose En

Les questionnements existentiels sont tout à fait louables et pertinents dans des moments comme celui-ci, d'où l'intemporalité de l'ouvrage de Victor Hugo. Le lyrisme et le romanticisme Enfin, impossible de lire le Livre IV sans penser aux courants romantiques et au lyrisme qu'Hugo sait si bien manier. Source: Gallica

Elle tait ple, et pourtant rose, Petite avec de grands cheveux. Elle disait souvent: je n'ose, Et ne disait jamais: je veux. Le soir, elle prenait ma Bible Pour y faire peler sa soeur, Et, comme une lampe paisible, Elle clairait ce jeune coeur. Sur le saint livre que j'admire Leurs yeux purs venaient se fixer; Livre o l'une apprenait lire, O l'autre apprenait penser! Elle était pole et pourtant rose en. Sur l'enfant, qui n'et pas lu seule, Elle penchait son front charmant, Et l'on aurait dit une aeule, Tant elle parlait doucement! Elle lui disait: Sois bien sage! Sans jamais nommer le dmon; Leurs mains erraient de page en page Sur Mose et sur Salomon, Sur Cyrus qui vint de la Perse, Sur Moloch et Lviathan, Sur l'enfer que Jsus traverse, Sur l'den o rampe Satan. Moi, j'coutais... - joie immense De voir la soeur prs de la soeur! Mes yeux s'enivraient en silence De cette ineffable douceur. Et, dans la chambre humble et dserte, O nous sentions, cachs tous trois, Entrer par la fentre ouverte Les souffles des nuits et des bois, Tandis que, dans le texte auguste, Leurs coeurs, lisant avec ferveur, Puisaient le beau, le vrai, le juste, Il me semblait, moi rveur, Entendre chanter des louanges Autour de nous, comme au saint lieu, Et voir sous les doigts de ces anges Tressaillir le livre de Dieu!

July 3, 2024