Mes GoÛTs Et Mes Couleurs : Pierre Cardin, Avant-Gardiste Et Infatigable
Une page de l'histoire de la mode s'est refermée mardi avec le décès à l'âge de 98 ans du couturier français Pierre Cardin, qui a marqué son époque avec ses créations futuristes, ses produits dérivés et son imagination sans limite. Fils d'immigrés italiens devenu un homme d'affaires au nom mondialement connu, Pierre Cardin est mort dans la matinée à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, à l'ouest de Paris, a annoncé sa famille à l' AFP. "Jour de grande tristesse pour toute notre famille, Pierre Cardin n'est plus. Le grand couturier qu'il fut a traversé le siècle, laissant à la France et au monde un héritage artistique unique dans la mode mais pas seulement", écrivent ses neveux et nièces dans un communiqué. Avant beaucoup d'autres, Pierre Cardin avait ouvert un "corner" dans un grand magasin, fait défiler des hommes. Et avait adopté à grande échelle un système de licences qui lui assurait une diffusion dans le monde entier, apposant son nom sur des produits aussi divers que des cravates, des cigarettes, des parfums ou de l'eau minérale.
Pour Monsieur Pierre Cardin Les
Et adopté à grande échelle un système de licences qui lui assurait une diffusion dans le monde entier, apposant son nom sur des produits aussi divers que des cravates, des cigarettes, des parfums ou de l'eau minérale. Débarqué à Paris en 1945 après avoir fait ses débuts chez un tailleur de Saint-Etienne, Pierre Cardin est passé notamment chez Paquin et Schiaparelli avant de rejoindre Christian Dior, puis de créer sa propre maison de couture. Créateur à l'esthétique futuriste, à l'instar d'André Courrèges et de Paco Rabanne, il a connu le succès dès ses débuts, notamment avec ses robes bulles. "Le vêtement que je préfère est celui que j'invente pour une vie qui n'existe pas encore, le monde de demain", avait-il un jour déclaré. Précurseur, il s'était très tôt tourné vers l'Asie où il jouissait d'une grande notoriété: il s'était rendu dès 1957 au Japon, alors en pleine reconstruction, et avait organisé des défilés en Chine dès 1979. "Italien de naissance, Pierre Cardin n'a jamais oublié ses origines tout en portant à la France un amour inconditionnel", écrit encore sa famille.
12/10/2010 à 18:43 Il fonctionne comme un jeune homme hyperactif. A 88 ans, le couturier est aussi businessman, producteur, propriétaire de restaurants, de théâtres, de demeures luxueuses et membre de l'Académie des beaux-arts à Paris. Nous l'avons interviewé et suivi dans son palais à Venise, ancienne demeure de Casanova. Paris Match. Votre arrivée à Paris en pleine guerre n'a pas été paisible... Pierre Cardin. Non... Mes parents, des agriculteurs aisés, ont quitté Venise pour fuir le fascisme en 1924. Réfugiés en France, ils subvenaient à nos besoins grâce aux dommages de guerre. Ils n'avaient plus ni biens ni argent, mais ils m'ont transmis le goût du travail. A 17 ans, j'avais une idée fixe: être dans la mode. Le théâtre et la danse m'attiraient également. J'ai voulu "monter" à Paris à bicyclette, mais j'ai été arrêté à la ligne de démarcation par les Allemands. J'ai dû rebrousser chemin et je suis resté à Vichy, où j'ai travaillé dans une maison de couture pendant huit mois, puis comme comptable pour la Croix-Rouge.
Pierre Cardin Pour Monsieur Opinie
Sous celle-ci, elle a écrit: "Vous êtes parti rejoindre votre Jeanne et quelques anges". L'actrice, qui a partagé la vie de Pierre Cardin pendant quatre ans est décédée le 31 juillet 2017. Ou encore l'ancien ministre de la Culture Franck Riester qui a écrit sur Twitter: "L'avant-garde et l'audace de la mode française comme ambition d'une vie d'artiste, et quelle vie! Affectueuses pensées à sa famille et ses proches". Inscrivez-vous à la Newsletter de pour recevoir gratuitement les dernières actualités © CEDRIC PERRIN 2/18 - Pierre Cardin Il a marqué plusieurs générations grâce à ses créations. © Christophe Clovis 3/18 - Pierre Cardin Il était âgé de 98 ans. © Christophe Clovis 4/18 - Pierre Cardin Pierre Cardin a marqué le monde de la mode, et plusieurs célébrités lui ont rendu hommage sur les réseaux sociaux. © Christophe Clovis 5/18 - Pierre Cardin Portrait du couturier au musée Pierre Cardin à Paris le 13 novembre 2014. © Christophe Clovis 6/18 - Pierre Cardin Pierre Cardin lors de l'inauguration du musée Pierre Cardin "Passé-Présent-Futur" à Paris le 13 novembre 2014.
Pour Monsieur Pierre Cardinal
Créateur à l'esthétique futuriste, à l'instar d'André Courrèges et de Paco Rabanne, il a connu le succès dès ses débuts, notamment avec ses robes bulles. "Le vêtement que je préfère est celui que j'invente pour une vie qui n'existe pas encore, le monde de demain", avait-il un jour déclaré. Précurseur, le couturier s'était très tôt tourné vers l'Asie, où il jouissait d'une grande notoriété: il s'était rendu dès 1957 au Japon, alors en pleine reconstruction, et avait organisé des défilés en Chine dès 1979. Le système des licences - confiant la fabrication de produits à une entreprise tierce en échange de royalties pour l'utilisation du nom - a fait sa fortune. Mais cette diversification à l'extrême a aussi banalisé la marque, méprisée de certains de ses pairs. Une grande rétrospective lui a été consacrée fin 2019 à New York, manière de revaloriser les audaces et partis pris en avance sur son temps du couturier, qui fut aussi le premier à entrer à l'Académie des beaux-arts en France. "Une très grande perte pour nous", a réagi Laurent Petigirard, secrétaire perpétuel de cette institution.
Le créateur Jean-Paul Gaultier et le designer Philippe Starck racontent comment Cardin a lancé leur carrière. La diva américaine Dionne Warwick – qui pose dans une robe Cardin en couverture de son album Make Way for Dionne Warwick – applaudit le choix du couturier de faire défiler des mannequins « internationales » dans les années 1960. « Cette diversité était rafraîchissante », témoigne-t-elle. « Il a décidé que c'était ok de faire défiler des Japonaises, des personnes qui me ressemblent et ont la peau brune. » Le couturier en personne prend la parole. Cardin s'efface derrière son logo et congédie les éditeurs qui lui réclament une biographie, mais il donne un accès sans précédent aux documentaristes qui l'ont suivi pendant un an, de 2017 à 2018. Avec ses cheveux blancs ébouriffés et ses lunettes de guingois, il narre ses souvenirs face caméra: son Italie natale, sa première expérience dans la mode comme apprenti tailleur à Vichy pendant la Deuxième Guerre mondiale, ses début à Paris après la Libération, chez Paquin d'abord, puis chez Christian Dior.