Un Fou Noir ... (Les Causes Lointaines De L'Immigration) - Youtube

Interview: S. HUSQUIN Pie Tshibanda, vous allez battre un record de longévité avec «Un Fou noir au Pays des Blancs». C'est bientôt plus que «La Cage aux folles»... C'est vrai que je suis à 1470 représentations. Une fête est d'ailleurs prévue pour la 1500e... Des souvenirs de votre première? C'était à Bruxelles à l'issue d'une manifestation pour les «sans-papiers». J'ai pris la parole quelques minutes pour expliquer mon parcours. Et c'est là qu'on a senti que j'avais un certain impact sur l'assemblée. Se lancer sur les planches, c'était avant tout pour la survie? Plutôt pour dire: j'existe. Je suis parti du Congo comme licencié en psychologie, professeur depuis une dizaine d'années. Et puis du jour au lendemain, je me suis retrouvé dans un trou, dans un petit village du Brabant wallon, sans ma famille sans rien. L'assocation APD (aide aux personnes déplacées) m'a demandé d'aller parler de ma situation dans une école, à Theux. Je vois la réaction des élèves. Ils m'écoutaient. Là, j'existais à nouveau...

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Au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Maur. L'histoire d'un exilé 1995, Pie Tshibanda, auteur congolais reconnu, marié, père de 6 enfants, témoin gênant et menacé de mort, débarque un matin d'hiver à Zaventem en Belgique. Dès la première fouille, il comprend qu'il est seul, qu'il est noir, qu'il a perdu sa respectabilité et surtout sa présomption d'innocence. Comme des milliers d'autres, il entreprend le véritable parcours du combattant du candidat réfugié politique au travers des administrations belges. Un parcours qui durera des années. D'autres encore avant qu'on lui octroie le droit de faire venir du Congo sa femme et ses enfants. Et d'autres enfin pour que nous lui ouvrions vraiment les portes de notre société Un fou noir au pays des blancs agit comme un miroir. Il nous renvoie notre propre image, nos préjugés, nos défauts, nos angoisses et nos peurs, avec un humour décapant et en n'oubliant jamais qu'un fou noir, autant qu'un conte, est également la véritable histoire de Pie Tshibanda.

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Aujourd'hui, les gens courent vers lui, bouleversés par ce soleil inespéré. » Le Soir « le bon sens, la lucidité et la tempérance ne l'ont pas quitté… un regard perçant sur le présent et ses contradictions: voilà ce qu'est Pie, rien de plus. mais c'est déjà beaucoup. » La Libre Belgique « On rit beaucoup durant ce spectacle qui nous dévoile nos appréhensions, nos hésitations, nos préjugés. Au rire s'ajoute l'émotion de voir ce frère noir construire à coups de tendresse et de malice sa petite place d'homme dans les sociétés des blancs. » Le Figaro « Le public; blanc et noir, rit de se voir si justement croqué en son miroir. » Le Monde

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J'ai été stupéfait des réactions de la jeune génération, celle des enfants de mes frères et soeurs, qui n'avaient jamais vu ces images et qui voulaient qu'on leur explique. J'ai compris à ce moment-là qu'il y avait là toute une histoire, qui fait partie de l'histoire de la Belgique, dont ces générations ont besoin. Pour moi, c'était très important de montrer ces images dans le spectacle, de parler à côté d'elles, de m'y confronter. Le colonialisme, c'est aussi sur quoi se sont construites nos sociétés ultralibérales, la société dans laquelle on vit. » Et Edson Anibal de compléter: « Le colonialisme ne touche pas que les Africains et les afro-descendants, il ne touche pas que les Blancs qui sont nés en Afrique, c'est global. » Rien de plus vrai. (1) Muzungu: au Rideau de Bruxelles, du 27 octobre au 14 novembre prochain.

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Vincent Marganne a puisé dans les souvenirs de son enfance au Burundi pour écrire le très sensible Muzungu, qu'il joue lui-même aux côtés du jeune Edson Anibal. Le récit d'un paradis transformé en enfer lors des massacres de 1972 et le constat d'un irréductible décalage. Au départ de l'écriture de Muzungu, créé prochainement au Rideau de Bruxelles (1), il y a des images, projetées pendant le spectacle. « Douze bobines que je retrouve dans la cave de la maison familiale au moment où ma mère déménage, en 2012 », révèle Vincent Marganne. Des archives tournées entre 1963 et 1975, principalement par son père, pour un total de 4 heures 30 de films. Ces bribes visuelles surgies du passé vont faire remonter chez le comédien, auteur et metteur en scène (qui a notamment travaillé au cours de sa carrière avec Pietro Pizzuti, Veronika Mabardi et Michael Delaunoy) les souvenirs de son enfance au Burundi, lui qui est né là de parents coopérants, mais aussi le retour précipité de la famille en Belgique en 1972 – il a alors 7 ans, « pour mes parents, c'était revenir; pour moi, c'était débarquer » – à la suite de la répression tutsie déclenchée par une attaque de rebelles hutus à la fin du mois d'avril.

On ne peut pas s'y soustraire. » Si, après ce voyage de 2011, Vincent Marganne a constaté qu'il n'était plus possible d'être « chez lui » au Burundi, Edson Anibal affirme qu'il lui a fallu du temps mais qu'il se sent aujourd'hui chez lui – dans le sens de « l'endroit où on peut exister pleinement, sans complexe, sans se soucier du regard des autres » en Belgique. « Chez moi c'est ici et là-bas. Je n'ai pas à me scinder, à me diviser. Je ne suis pas unique, je suis multiple. Je pense qu'on a ce droit-là, d'être multiple. Je me considère tout autant belge que guinéen et angolais, et s'il y a des gens que ça dérange, tant pis. » Muzungu met donc en scène un homme blanc et un homme noir pris tous deux entre l'Afrique et l'Europe, dans l'héritage complexe et douloureux du passé colonial. Un passé encore trop souvent tabou. « Pour les 75 ans de ma maman, confie Vincent Marganne, j'ai fait numériser les fameux films et j'en ai fait un petit montage, que j'ai projeté devant une trentaine d'invités, dont certaines personnes qui se trouvaient sur les images.

Essayant par tous les moyens de s'intégrer dans cette société si différente de la sienne. Mon avis J'ai décidé d'acheter ce livre suite au spectacle du même nom et je ne regrette absolument pas mon achat. Grâce à ce livre, j'ai découvert l'histoire de la colonisation, la culture africaine et surtout, une vie difficile racontée avec beaucoup d'humour, de sincérité et d'humilité. Pie Tshibanda raconte son exil avec force et lucidité; "J'aurai été la voix des sans voix et mon exil aura un sens quelque part". Grâce à ce livre, chaque lecteur peut se remettre en question face à l'accueil que notre pays, notre gouvernement, notre peuple réserve aux immigrés. Il peut se rendre compte que les préjugés sont inutiles. Ce livre, selon moi, est à lire en complément du spectacle. Cet homme qui a beaucoup souffert rit et faire rire... Il a toujours gardé espoir même dans les moments insoutenables de sa vie. Il a ce don de nous transmettre un message fort avec cette touche d'humour qui est la sienne.

July 2, 2024